Visite du site archéologique de l’ancienne Aptera
Conseils avant de partir aux voyageurs qui visitent la Grèce
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Renseignements utiles pour la visite d’Aptera,
coordonnées du musée archéologique de Xania
- les chiffres indiqués entre parenthèse correspondent à ceux sur le plan
Un peu d’histoire…
La ville antique d’Aptera (dans le dialecte dorien) se trouve sur une colline, à 200m d’altitude. Elle domine la baie de Souda. L’endroit stratégique de la ville lui a permis de favoriser son développement. Notamment en contrôlant l’accès aux deux ports de l’époque, Minoa et Kissamos. Mais également d’être sur un terrain fertile, traversé par le fleuve Pyktos. Parmi les nombreuses croyances au sujet de l’origine du nom de la ville, il semble provenir d’Artémis. Déesse que l’on vénérait en ce lieu : Aptera d’Artémis. Mais il est aussi possible que le héros éponyme de Delphes, Pteras d’Aptera ait donné son nom à la ville.
Site identifié au XIXème siècle
Cependant, une légende voudrait que le nom dérive de la bataille mythique entre les Muses et les sirènes. Bataille au cours de laquelle, les sirènes battues, durent jeter leurs plumes, devenant ainsi des aptères et se seraient ensuite jetées à la mer.
Nombreux ont été les géographes et historiens antiques qui parlèrent de ce lieu dans leurs écrits. Ce qui permet en 1834 à l’anglais Robert Pashley (grand voyageur et l’un des premiers chercheurs de la culture crétoise dans la première moitié du XIXème siècle), d’être le premier à identifier correctement l’endroit. Quoique le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort y fait référence au XVIIIème siècle.
Suite aux recherches réalisées autour de la nécropole, la ville remonterait au XVIIIème siècle avant J.C. Mais c’est au IVème siècle avant J.C. que la ville semble avoir connu son plus bel essor. État indépendant de Crète, la ville a tenu un rôle politique déterminant dans les affaires internes et les affaires étrangères. De plus les guerriers d’Aptera, archers réputés, combattaient régulièrement comme mercenaires en dehors de la Crète. Ce qui leur permet de rapporter ainsi avec eux les richesses des pays où ils partaient combattre.
Aptéra a les moyens d’avoir sa propre monnaie
L’argent est alors une matière première très précieuse et ces mercenaires qui ramenèrent avec eux ce précieux métal permirent à la ville d’Aptera de frapper ses propres pièces de monnaie. Et donc de développer encore plus son économie. La plupart des pièces de monnaie retrouvées, dépeignent la déesse Artémis sur le côté face et le fondateur de la ville sur le côté pile. Tandis que d’autres pièces dépeignent Apollon ou Héra et des torches, des abeilles ou des arcs.
L’île souffrit de nombreuses guerres civiles au cours de la période hellénistique et principalement aux IIIème et IIème siècle avant J.C.. On les doit entre autre, au conflit interne entre Knossos et Gortyn pour la direction de l’île. Grace aux inscriptions retrouvées sur le site on connaît l’implication importante d’Aptera et de ses alliances, principalement du côté de Knossos.
Cependant quand l’occupation romaine survient en 67 avant J.C., elle impose la Pax Romana. La ville connaît alors une nouvelle période de prospérité, jusqu’au Ier et IIème siècle après J.C., selon les éléments découverts pendant les travaux d’excavation.
Si le tremblement de terre de 365 après J.C. marque terriblement Aptera, c’est celui du VIIème siècle après J.C. qui par sa puissance sonne définitivement le déclin de la ville. L’invasion des Sarrasins qui s’ensuivra, entraine l’abandon définitif de celle-ci.
Que peut-on voir aujourd’hui sur le site d’Aptera ?
Le petit monastère de Saint Jean (5) établi au cœur de la ville antique. Il date de 1182, ce que l’on découvre aujourd’hui, est en partie transformé en petit musée (photos). Il est consacré aux fouilles sur le site, il appartenait au monastère de Patmos jusque dans les années 60. Tandis que la forteresse (19) située au nord-est est construite par les conquérants turcs en 1866. (Ne se visite pas actuellement. Mais joli point de vue sur la baie de Souda et l’ancien fort turque de Itzedin)
Plusieurs époques, plusieurs édifices
Au début et pendant la deuxième moitié du IVème siècle avant J.C., la ville s’enrichie d’un puissant mur (16), de 3480m de long. Il avait pour but de protéger la partie la plus plane de la colline. Le mur est fait de grandes pierres rectangulaires. Il est plus ordonné du côté occidental et sud-ouest, et moins ordonné ou polygonal du côté est. Il est complété avec des tours rectangulaires de fortification, principalement du côté ouest.
Une petite porte de la ville est récemment découverte du même côté, tandis que d’autres entrées sont localisées à l’est et au sud.
En 1942 les Allemands occupent l’île, et découvrent un petit temple dorique (3) qui date du Vème siècle avant J.C. Ces excavations ont notamment montré qu’il s’agissait d’un double temple séparé. La partie d’un grand temple (4) a été indiquée dans le même secteur. Un autre petit temple dorique (9) est attribué aux déesses Déméter et Perséphone. Il date approximativement du Ier siècle après J.C.
Le théâtre (11) de la ville construit au sud. Ce dernier montre malgré ses dommages, qu’il devait être magnifique avec sa vue sur les Montagnes Blanches. Il garde encore quelques rangées de sièges en pierre, le passage ouvert menant à l’orchestre et la scène romaine.
Les monuments les plus impressionnants en termes de taille et de conservation sont les citernes romaines (1, 2). Elles récupéraient les eaux de pluie par des ouvertures au niveau du toit relayées par de nombreux puits servant tout un réseau de conduits. Les deux réservoirs fournissaient respectivement les deux grands bains (7, 8), dont le plus grand était public. Le bâtiment public (6) tout à côté appartient à la même période.
Les nécropoles
Aptera a eu deux nécropoles. Une au sud-est avec des tombeaux creusés dans la roche et une à l’ouest (17). Cette dernière a été en grande partie excavée au cours de ces dernières années. Des monuments funéraires sont trouvés près de la porte ainsi que des inscriptions du Ier et IIème siècle après J.C. (15). Dans les zones les plus importantes de la nécropole (17) au-dessous du vieux bassement, on a retrouvé plusieurs types de tombeaux. Ils sont de différentes périodes, allant du VIIIème siècle avant J.C. jusqu’au IIIème après J.C. Il a aussi été découvert des enterrements dans des jarres du VIIIème et VIIème siècle avant J.C.. Ainsi que des puits-tombes dont les plus ordonnés se trouvent dans une grande chambre creusée à même la roche.
A savoir, en vous dirigeant du côté ouest pour vous rendre à la nécropole, faites attention, car pas toujours visible, mais vous aurez un panneau vous indiquant la direction à suivre pour voir les ruines d’une villa gréco-romaine (12). Puis vous reviendrez sur vos pas pour continuer vers la nécropole. Sur le parcours vous pourrez voir deux postes d’observation de la deuxième guerre mondiale (14).
Si vous souhaitez voir les objets trouvés aux cours des fouilles et représentants les diverses périodes de la ville d’Aptera et de la nécropole, vous pourrez les découvrir au musée archéologique de Xania.
BON A SAVOIR
Coordonnées et informations du site archéologique d’Aptera
Ouvert du mardi au dimanche de 8h30 à 15h00.
Ferme le lundi.
Entrée payante.
Prévoir des chaussures confortables et un pantalon si on ne veut pas se faire piquer ou griffer par la végétation. Le site entretenu, mais bon…
Nous conseillons le chapeau de soleil ainsi qu’une bouteille d’eau….
Musée archéologique de Xania
21 rue Halidon | ☏ +30 28210 90334 | E.mail keepka@culture.gr |
Ouvert du mardi au dimanche de 8h00 à 15h00
Fermé le lundi.
Entrée payante, photos pas toujours possibles.
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